Les scientifiques n’ont pas attendu le XXIe siècle pour s’intéresser au potentiel thérapeutique du CBD. Avant même d’envisager des gélules ou des huiles, l’humanité expérimentait déjà, à tâtons, les vertus d’une plante qui allait faire couler beaucoup d’encre.
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L’historique du CBD
Le CBD, ou cannabidiol, inscrit ses racines en Chine. Des fouilles archéologiques révèlent que cette plante accompagne l’histoire humaine depuis des millénaires, bien avant notre ère. On estime que le cannabis était déjà utilisé il y a dix mille ans, d’abord par les Chinois, pour ses multiples usages. Mais la molécule elle-même n’a été isolée qu’en 1940, dans un laboratoire de l’université de l’Illinois. Les premiers chercheurs, prudents, ont préféré mettre leur découverte de côté, jugeant la substance potentiellement risquée.
C’est grâce à Raphaël Mechoulam, chercheur à l’Université Hébraïque, que le CBD sort de l’ombre en 1963. Il identifie la composition précise de la molécule : 21 atomes de carbone, 30 d’hydrogène et 2 d’oxygène. Son équipe, basée à Sao Paulo, isole le THC pour exploiter le CBD à des fins médicales. Parallèlement, certaines civilisations reconnaissent aussi la valeur de cette plante comme matière première, notamment dans les industries textiles.
Pour ceux qui souhaitent approfondir la question, le livre chinois « Shu King » rassemble des informations historiques sur les multiples usages du cannabis. Cet ouvrage, encore accessible en Chine, détaille l’utilité de la plante et ses applications à travers les âges.
Les différents usages possibles
Le CBD, aussi appelé cannabis ou chanvre selon les contextes, se distingue par une molécule aux usages multiples. Au fil du temps, sa réputation de remède polyvalent s’est construite, au point que la demande dépasse parfois l’offre. Son utilisation ne se limite pas à la médecine : elle s’étend à de nombreux domaines.
Dès l’Antiquité, le « Shu King » évoque l’emploi du cannabis pour ses fibres robustes, servant à fabriquer vêtements et cordages. En Égypte, on s’en sert pour produire cordes, papiers et tissus, profitant de sa résistance aux conditions difficiles.
D’autres usages ont émergé, parfois inattendus. Le cannabis accompagne aussi la musique, notamment le jazz. Certains musiciens fumaient des cigarettes au CBD lors de leurs représentations, entraînant leurs admirateurs dans cette habitude lors de soirées musicales. Cette utilisation a été identifiée par un pharmacien de l’université de Guadalajara, dont la proximité avec des agriculteurs a permis de mieux comprendre la diffusion de ces pratiques. Plus tard, le « The Boston Medical and Surgical Journal » évoque un traitement à base de cannabis pour les troubles respiratoires.
Quelques maladies
Les progrès de la recherche ont permis de montrer que le CBD peut calmer les convulsions liées à l’épilepsie chez l’animal. Il est également reconnu pour ses propriétés anxiolytiques. Sur le plan scientifique, il a été testé contre les nausées et certains types de cancers, où il limite la prolifération des cellules malignes. On le retrouve aussi dans la lutte contre la dégénérescence cellulaire, notamment dans la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Enfin, le CBD est utilisé pour accompagner les personnes souffrant de schizophrénie ou de troubles cardiovasculaires.
Les différentes déclinaisons de la plante
La diversité d’usages du CBD ne cesse de s’élargir. Aujourd’hui, l’offre de produits à base de CBD répond à des besoins très variés, avec une recherche croissante de solutions naturelles. La molécule se retrouve dans de nombreux produits :
- Des pommades pour les douleurs musculaires ou articulaires,
- Des huiles à intégrer dans l’alimentation,
- Des crèmes et baumes destinés au soin de la peau.
Le CBD a traversé les continents et les siècles, se transformant au gré des découvertes. Loin d’être cantonné à une seule fonction, il s’invite aujourd’hui dans nos routines, nos pharmacies et parfois même nos assiettes. Reste à savoir jusqu’où cette plante, tour à tour suspecte et célébrée, continuera de bouleverser notre rapport au soin.
