Louer un bien de moins de 9 m² expose le propriétaire à des sanctions, même si le locataire accepte cette surface. La loi française impose une superficie minimale et fixe des critères stricts, indépendamment de tout accord entre les parties. Certains logements pourtant loués avant 2002 échappent encore à ces règles.
Omettre les normes de décence, ce n’est pas risquer un simple rappel à l’ordre : le paiement du loyer peut être suspendu, le contrat cassé sans préavis. La hauteur sous plafond n’est pas un détail anodin : elle détermine, en partie, la surface officielle retenue et peut réduire la surface habitable reconnue.
Plan de l'article
Ce que dit la loi sur la surface minimale pour louer un logement en France
Impossible de jouer avec la règle : la surface minimale exigée pour louer ne dépend ni d’une tolérance ni d’un arrangement. Depuis le décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002, toute location en résidence principale impose au moins une pièce de 9 m² avec une hauteur sous plafond de 2,20 m. Si le volume du logement reste sous la barre des 20 m³, la norme n’est pas atteinte. Ce cadre ne laisse guère de place à l’interprétation.
Mais la règle évolue parfois selon le territoire. Certains départements, via leur règlement sanitaire départemental (RSD), montent la barre plus haut. Par exemple, à Nantes et dans la Loire-Atlantique, impossible de louer en dessous de 16 m² habitables. Pour les locations saisonnières à Paris, la surface minimale peut descendre à 7 m².
Pour résumer clairement les exigences selon le type de location ou l’adresse, voici l’essentiel :
- Location principale : 9 m² minimum (surface habitable, avec 2,20 m sous plafond)
- Loire-Atlantique : 16 m² minimum
- Paris (location saisonnière) : 7 m² minimum
Le bail doit indiquer précisément la surface habitable du logement. Les locations saisonnières et les résidences secondaires ne sont pas contraintes à la règle des 9 m², sauf condition locale contraire. Si cette obligation n’est pas respectée, le bail devient invalide et le propriétaire s’expose à des poursuites. Distinguer résidence principale et usage secondaire devient indispensable pour éviter toute mauvaise surprise.
À partir de combien de mètres carrés un logement est-il considéré comme décent ?
Le critère central reste la surface habitable. Pour toute mise en location comme résidence principale, l’habitation doit afficher au moins 9 m² et une hauteur sous plafond de 2,20 mètres. Si ces deux chiffres sont réunis, on atteint le fameux seuil des 20 m³, ligne à ne pas franchir. Attention : on ne compte que les espaces de plus de 1,80 m de hauteur. Les combles non aménagés, caves, sous-sols, balcons et terrasses restent hors-jeu dans ce calcul.
Le sujet se complexifie en cas de colocation. Pour un bail unique, comptez 16 m² pour deux personnes, puis ajoutez 9 m² par colocataire supplémentaire. Avec des baux séparés, chaque chambre doit remplir le quota de 9 m² et 20 m³. Ce découpage influence l’équilibre entre droits et espace pour tous les colocataires.
Dans le neuf livré après 2019, la barre se relève encore : 14 m² et 33 m³ par habitant, puis une majoration de 10 m² pour chaque personne au-delà de cinq occupants. Cette exigence vise à garantir un réel confort dans les logements récents conçus pour des familles plus grandes.
Au-delà des chiffres, la notion de décence irrigue tout le droit locatif. Louer en dessous des seuils officiels, c’est s’exposer à une annulation du bail, et le locataire risque de perdre l’accès aux aides au logement.
Hauteur sous plafond, volume habitable : les critères complémentaires à connaître
Reprendre le mètre ne suffit pas pour évaluer la surface minimale. La hauteur sous plafond conditionne la surface prise en compte : seuls les espaces de plus de 1,80 m sont retenus. Or, pour la pièce principale, cette hauteur monte à 2,20 m. Cette exigence touche chaque location en résidence principale, sans exception.
Le volume habitable, fruit de la multiplication surface-hauteur, fait office de second verrou face aux logements trop exigus. Un appartement de 9 m² passe seulement s’il propose 20 m³ au moins. Cette protection évite de valider des surfaces acceptables sur le papier mais étouffantes au quotidien.
Précision utile : la loi Carrez concerne la vente de lots de plus de 8 m², jamais la location. Les parkings, garages et caves échappent d’ailleurs à tout ce dispositif, étant considérés comme annexes et non habitables.
Changement récent : depuis juillet 2024, le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’adapte aux petites surfaces. Les logements de moins de 40 m² font désormais l’objet d’un calcul spécifique, pour éviter de trop les pénaliser par rapport aux anciens barèmes. À côté de cela, rien n’empêche d’utiliser des pièces de moins de 9 m² comme bureau ou atelier, tant que le lieu n’est pas la résidence principale.
Risques et sanctions en cas de location d’un logement trop petit
La surface habitable n’est pas négociable : cette donnée doit apparaître fidèlement sur le bail. Louer en dessous du minimum légal ou omettre la mention, c’est s’exposer à un recours rapide du locataire. Celui-ci peut obtenir en justice une réduction du loyer, voire sa suspension, le temps que le logement respecte la législation. Si le déséquilibre est flagrant, la rupture du contrat peut tomber sans délai.
Les critères de décence issus du décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 s’appliquent strictement. En dessous de la surface minimale, l’aide au logement saute, ce qui peut tout changer pour un locataire dans une grande ville au marché tendu.
Les suites ne s’arrêtent pas là : le juge peut imposer des travaux sous astreinte, infliger des amendes, voire prononcer des peines plus sévères lorsque la mauvaise foi est nette. Parallèlement, sur les marchés très prisés, la réglementation contrôle même les loyers des petites surfaces à la relocation.
Pour toute gestion locative, vérifier chaque article du règlement sanitaire départemental évite les mauvaises surprises : certains secteurs imposent des minimas supérieurs à la loi nationale. À Paris, une faveur existe pour les locations saisonnières dès 7 m², mais partout ailleurs, prudence et vérification sont de mise pour ne pas franchir la ligne rouge.
Respecter la surface minimale, ce n’est pas un simple détail technique : c’est ce qui distingue un véritable espace de vie d’un lieu qui n’a pas vocation à loger dignement. À vouloir grappiller sur quelques mètres carrés, le risque est grand de voir la justice trancher, et tout l’équilibre locatif s’effondrer d’un coup.

































































