Est-il légal de vendre du CBD en France ?

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Selon les informations dont nous disposons aujourd’hui, l’arbitrage proposĂ© par Mildeca sur le chanvre français et sous l’Ă©gide du cabinet du Premier ministre Jean Castex aurait finalement Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© dans le sens d’une rĂ©glementation plus restrictive.

En l’Ă©tat actuel, les fleurs de chanvre seraient interdites pour la vente au dĂ©tail, leur utilisation Ă  des fins de prĂ©paration serait rĂ©servĂ©e exclusivement aux professionnels l’annĂ©e prochaine. De plus, malgrĂ© une Ă©volution du taux de THC Ă  0,3 % proposĂ©e par l’Europe, la France resterait fixĂ©e aux 0,2 % de THC actuellement en vigueur. Les informations les plus populaires se trouvent sur The Cannabist.

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Ce matin, l’excitation est palpable chez la plupart des distributeurs de fleurs au dĂ©tail de CBD et chez leurs clients, car l’État français semble avoir dĂ©cidĂ© de couper l’herbe sous les pieds. En fait, selon le dernier arbitrage proposĂ© par Mildeca et Ă©lue par les cabinets ministĂ©riels, en pensant Ă  l’agriculture, la vente au dĂ©tail de fleurs de chanvre serait considĂ©rĂ©e illĂ©gale en France avant l’annĂ©e prochaine.

En dĂ©tail, l’ordonnance sur les stupĂ©fiants de 1990 serait modifiĂ©e avant la fin du mois de juin afin d’inclure les fleurs de chanvre dans le commerce de dĂ©tail. Cependant, nous verrons ensemble que, pour le moment, tout n’est pas encore dĂ©cidĂ©.

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Mildeca 

Depuis leur rĂ©action Ă©pidĂ©mique en 2018, qui a valu Ă  Mildeca tant de noms d’oiseaux, les cannabistes et commerçants français ont dĂ©couvert qu’un dĂ©cret ne fait pas loi et qu’une note interministĂ©rielle ne remplace pas le code pĂ©nal.

Cela a conduit Ă  un chaos judiciaire et policier indescriptible qui a durĂ© trois ans, l’absence de rĂ©glementation cohĂ©rente profite Ă  un autre flĂ©au dans notre pays : l’inĂ©galitĂ© de traitement.

Et la moindre erreur est payée en espèces.

En gros, depuis 2018, de nombreux complètement pacifiques et parfaitement en ordre, les trafiquants sont arrĂŞtĂ©s en tant que trafiquants de drogue par la police française. La plupart du temps, le pouvoir judiciaire, heureusement, fait preuve de discernement puis libère ceux qui s’inquiètent du manque de stupĂ©fiants.

Mais ce n’est pas toujours le cas, l’interprĂ©tation dĂ©pend Ă©videmment de la localitĂ© oĂą l’on se trouve… C’est vraiment incroyable.

Dans un effort pour rĂ©soudre le problème, les gardiens de la prohibition ont prĂ©sentĂ© aux autres ministères 4 scĂ©narios dans lesquels des restrictions sur le chanvre ont Ă©tĂ© proposĂ©es progressivement. La DGPE de la direction gĂ©nĂ©rale de la performance Ă©conomique et environnementale des entreprises, c’est-Ă -dire le ministère de l’Agriculture, aurait rendu son verdict hier.

Un dĂ©cret officiel est attendu en juin, serait applicable avant la fin de l’annĂ©e.

Tels dans l’Ă©tat actuel des choses, nous semblons Ă©voluer vers le scĂ©nario du « numĂ©ro 3 » parmi les 4 proposĂ©s, du plus restrictif au moins restrictif :

  • La culture du chanvre reste lĂ©gale si elle est dĂ©clarĂ©e (dĂ©jĂ )
  • Les agriculteurs autoriseraient la collecte et le traitement des fleurs
  • Par consĂ©quent, la vente de fleurs de chanvre au dĂ©tail serait totalement interdite (infusions incluses)
  • PossibilitĂ© d’utiliser lĂ©galement des extraits de fleurs de chanvre dans les prĂ©parations
  • Niveau maximal de THC autorisĂ© Ă  0,2 % dans les produits finis

Cependant, les dĂ©s ne sont pas encore lancĂ©s. Nous savons que la marge de manĹ“uvre de l’État français est particulièrement limitĂ©e dans un contexte europĂ©en avancĂ© et dĂ©jĂ  plus permissif. Nous avons interrogĂ© AurĂ©lien Delecroix, est le prĂ©sident du Syndicat professionnel du chanvre, explique-t-il.

« Si la France interdisait commerce de fleurs crues, plusieurs avocats ont dĂ©jĂ  prĂ©vu de s’attaquer Ă  cette dĂ©cision, notamment en soumettant une nouvelle question prĂ©liminaire Ă  la CJUE. Cependant, le lĂ©gislateur doit noter que le chanvre vendu au dĂ©tail possède dĂ©jĂ  une base juridique solide chez de nombreux voisins frontaliers europĂ©ens. C’est le cas au Luxembourg, en Belgique ou en Suisse, oĂą il est vendu comme « un autre produit du tabac ».

Par consĂ©quent, il est probable que la CJUE dĂ©cidera dans le mĂŞme sens que pour les produits finis Ă  base de CBD, c’est-Ă -dire en appliquant le principe de libre circulation des marchandises.

Avec le Professional Hemp Syndicate, nous continuons d’exiger que les fleurs de chanvre soient autorisĂ©es Ă  la vente et que leur distribution soit Ă©troitement surveillĂ©e, notamment en dĂ©livrant des certifications de production et des licences de distribution pour garantir la traçabilitĂ© et la qualitĂ©.

Pour de nombreux consommateurs, ce produit reste une alternative qui permet de réduire le risque opposition aux propositions de THC fortement concentrées sur le marché noir ». Aurelien Delecroix SPC

Toutefois, selon M. Delecroix, les dĂ©s ne sont pas encore lancĂ©s, une dĂ©cision finale sera annoncĂ©e avant la fin du mois de juin. Entre-temps, les commerçants et les consommateurs continueront de faire pression sur leurs reprĂ©sentants Ă©lus et les autoritĂ©s pour Ă©viter de se retrouver dans une situation d’ubuesque, au seul profit des distributeurs Ă©trangers.

La France pourrait ainsi devenir le seul pays d’Europe et peut-ĂŞtre du monde Ă  appliquer la lĂ©gislation sur les stupĂ©fiants sur les fleurs de chanvre et le CBD. Non, l’État français, par l’intermĂ©diaire de Mildeca, ne veut pas de la fleur de cannabis. Ni dans les photos, ni dans la peinture, ni dans les chansons, encore moins dans les magasins et les tabacs. Que la bataille pour la fleur commence.